« Du soupir au hurlement, de la conversation à la déclamation, de la berceuse au grand air d’opéra, le champ d’action de la voix est immense.
Elle est cri, elle est parole, elle est chant…
Du cri, la voix tire son pouvoir instinctif : la volupté, la puissance, le déchirement. Elle est le reflet de notre force vitale.
De la parole, la voix tire son caractère social : la structuration et la communication de la pensée. Son exigence est l’intelligibilité.
Du chant, la voix tire sa transcendance : le rapport à la beauté. Son existence est la matérialisation d’un idéal.
L’ingéniosité des hommes s’y déploie sans limites. Avec cet ensemble si simple, l’appareil vocal : une soufflerie, un vibrateur et un résonateur, ils font surgir une multitude d’univers sonores propres à susciter l’émotion. »
Benoît Amy de la Bretèque – Président de l’IRVEM (« Le chant : contraintes et liberté. Essai sur les rapports entre l’esthétique et la physiologie de la voix chantée »)
Magnifier la voix, en transcender les limites habituelles pour la mettre au service de l’expression artistique, voilà l’objet des études de chant. Mais comment le faire de façon cohérente et méthodique ? comment le faire sans violenter l’appareil vocal ni l’élève chanteur ? comment le faire sans faiblesse, avec exigence et dynamisme ?
C’est à ces questions que s’efforce de répondre la démarche pédagogique développée au sein de l’IRVEM, s’appuyant sur les travaux de son président Benoît Amy de la Bretèque, phoniatre, praticien attaché des hôpitaux publics de Montpellier et de Marseille, docteur en sciences du langage.
Autres publications de Benoît Amy de la Bretèque :
« À l’origine du son, le souffle » : le travail de la respiration pour la voix et pour l’instrument à vent
** Cette photo représente le dispositif pour mesurer les débits et les pressions générés par la pratique d’exercices vocaux (ici dans une paille) : débit de sortie, pression dans la bouche, pression captée sous les cordes vocales directement dans la trachée. On voit également les capteurs de l’électroglottographe, appareil permettant de visualiser les cycles d’ouverture et de fermeture des cordes vocales quand la voix est produite. On a placé une pince sur le nez pour être totalement sûr qu’il n’y a pas de fuite d’air nasal pendant la réalisation des exercices. Les données sont pilotées par l’appareillage EVA (marque déposée, laboratoire Parole et Langage, Aix-en-Provence). Ce cliché a été pris lors d’une manipulation effectuée dans le service d’ORL, secteur de phoniatrie (Pr Giovanni), hôpital de la Timone, Marseille.
Dernière publication de Benoît Amy de la Bretèque :
« Le véhicule danse sur la piste au gré des fondrières, emmenant Ango Mfou’ou le médecin vers le village qui l’a adopté. C’est dans les Terres Rouges, en pleine forêt équatoriale d’Afrique, un vaste endroit sans vraies limites, où l’on chasse le pangolin, le porc-épic et la vipère, et où l’on se courbe toute sa vie pour cultiver la terre. Là, comme partout où elle règne, la pauvreté fait souffrir. Mais la parole y a gardé toute sa puissance, et on sait régler les conflits entre villages par le rire et la dérision. En frappant un tronc d’arbre évidé et en chantant sans retenue, on sait amener tout le monde à danser, jusqu’aux vieilles usées par les travaux en brousse. En somme, on sait faire jaillir la joie, et elle est parfois si forte qu’on croit pouvoir mourir de bonheur. »